je ne reviendrai pas sur ce qui va de soi : santé , prospérité , développement endogène , service militaire adapté ... etc ... mais sur ce qui me pose problème .
En qualifiant l'hystérie de début 2009 de "crise identitaire" , M. SARKOZY s'entête dans son erreur initiale . Il n'y a pas eu de crise identitaire en Guadeloupe . Les guadeloupéens savent qui ils sont , le produit d'une histoire compliquée et souvent douloureuse , mais également le fruit d'une intégration heureuse , même si elle fut lente et sinueuse , d'une acculturation aux valeurs européennes , d'une imprégnation de francité , y compris dans les défauts que l'on reproche aux français . Ils ont intégré le fait que l'on peut être français ET guadeloupéen , comme on peut être français ET breton , français ET occitan ...
Quelqu'un devrait , dans l'entourage du président , lui faire comprendre que le caquètement de la volaille médiatique , le vacarme des pseudo-Zintellectuels auto-tamponnés , la ritournelle des Zélus corporatistes , les braillements des Zarpenteurs de bitume auto-proclamés "pep la " , bref , le brouhaha de tous les ZOZOS , n'arrivent pas à cacher la voix du pays réel quand il s'exprime démocratiquement dans les urnes . Et ce pays réel vient d'exprimer , en Martinique et Guyane , avec vigueur et clarté , son refus de l'autonomie ; il va probablement exprimer encore dimanche prochain en Martinique , son refus d'être mis de côté par des institutions différentes du droit commun français . Il s'est déjà exprimé , en 2003 en Guadeloupe , par un refus catégorique de l'assemblée (collectivité) unique . Faut il être sourd comme qui ne veut pas entendre ?
Un autre point me gêne : cette volonté de faire croire qu'enfin les choses bougent comme si rien n'avait été fait auparavant ; pour avoir passé en Guadeloupe l'essentiel de mes 60 ans d'existence , je témoigne que la Guadeloupe d'aujourd'hui n' a rien à voir avec celle des années 50 et que le chemin parcouru est considérable , dû à la départementalisation .
M. SARKOZY insiste enfin sur la "ligne rouge" de l'indépendance qu'il veillera à ne pas laisser franchir ; on veut bien le croire , mais nul n'est éternel et mettre en place des structures qui pourront , après lui , se retourner contre nous , est criminel ! On a vu bien des revirements , des aller-retours , des changements de cap , dans la politique française vis à vis de l'outre-mer . Seules des institutions cohérentes avec celles de la collectivité française nous ont protégé des tentations de largage , de gauche ou de droite (cartiérisme) , des tentatives de déstabilisation .
N'y a-t-il pas de l'ironie (involontaire ) dans la dénonciation par le président de l'instabilité politique de la polynésie et des pratiques de "combinazzione" de sa classe politique , alors que ce territoire autonome en est à son troisième statut et que le président envisage une nouvelle intervention de l'état central dans le processus institutionnel du territoire ?
Monsieur le président , c'est la majorité qui travaille , qui construit , qui produit ,qui soigne et qui éduque , qu'il faut écouter ! pas les batteurs d'estrade , pas les causeurs dans le poste , pas les défileurs compulsifs !
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/20/01002-20100120ARTFIG00061-sarkozy-appelle-l-outre-mer-a-se-prendre-en-main-.php